Baisse des taux : vers une reprise du marché ?

Après une première baisse annoncée en juin, la Banque centrale européenne (BCE) a continué d’assouplir son principal taux directeur, passant de 3,75 à 3,50 % le 12 septembre dernier. Une bonne nouvelle pour les candidats à l’achat, avec des effets déjà constatés sur les taux d’emprunt immobilier. « Les deux baisses des taux de la BCE ont engagé un mouvement. Les taux de crédit immobilier ont baissé en septembre, après une stabilité en août et un léger repli en juillet. On observe une diminution de 0,75 % par rapport à janvier 2024, après une augmentation record de 3,10 points depuis 2022 », explique Alban Lacondemine, président du cabinet de courtage en ligne Emprunt Direct.

« Aujourd’hui, sur vingt ans, la moyenne des taux est de 3,15 % voire 3,20 % pour un primo-accédant, sachant que l’on va chercher d'autres prêts bonifiés pour diminuer le taux principal », constate Nicolas Villar, cofondateur des Courtiers Bordelais. Résultat, « entre la baisse des taux et celle des prix de l’immobilier, de plus en plus de particuliers, qui avaient reporté ce projet de vie pendant la crise, reviennent sur le marché de l’acquisition. Il fallait un signe pour que cela reparte. On commence aujourd’hui à avoir les ingrédients d’une reprise », ajoute le courtier.

Vers un atterrissage en 2025 ?

D’autant que des taux plus bas redonnent de l’air aux acquéreurs. « La récente baisse des taux, combinée à une augmentation des revenus, a permis de compenser en partie la perte de pouvoir d’achat des acheteurs. En 2024, les ménages ont récupéré en moyenne 5 m² supplémentaires par rapport à décembre 2023. À cela s’ajoute la baisse des prix de 10 % en moyenne ces deux dernières années. Tout cela contribue à restaurer le pouvoir d’achat », détaille Alban Lacondemine. Pour le professionnel, « l’année 2024 pourrait marquer la fin de trois années consécutives de baisses importantes des transactions immobilières. Une stabilisation semble s’observer depuis l’été ».

Le pire de la crise serait derrière nous ? « Si la baisse des taux d’intérêt se poursuit, elle pourrait significativement améliorer le pouvoir d’achat immobilier des ménages. Cependant, cette baisse pourrait être progressive et modérée, stabilisant d’abord les prix de l’immobilier avant un rebond. » Le professionnel table sur un taux de 3 % d’ici la fin de l’année, voire un peu moins en 2025, loin toutefois des records de 2020 qui avaient alimenté la hausse vertigineuse des prix.