Taux : baisse surprise de la BCE

04 novembre 2011

Taux : baisse surprise de la BCE

La première réunion du conseil des gouverneurs de la BCE présidé par Mario Draghi a débouché, contre toute attente, sur une baisse des taux directeurs en zone euro.

La première réunion du conseil des gouverneurs de la BCE présidé par Mario Draghi a débouché, contre toute attente, sur une baisse des taux directeurs en zone euro. Le principal taux de l’institution, le taux d’intérêt des opérations principales de refinancement, est en effet passé de 1.50% à 1.25%. Cette décision surprise intervient quelques jours après l’entrée en fonction du nouveau président de la Banque Centrale Européenne, qui a d’ores et déjà marqué une certaine rupture avec la politique de son prédécesseur. En effet, aucun élément dans le discours de Jean-Claude Trichet du début du mois d’octobre ne laissait penser qu’une décision allait intervenir début novembre. Le président de la BCE essayait jusqu’ici, hors période de crise, de prévenir les marchés un mois à l’avance sur les intentions de la BCE via des expressions type.

Cette baisse des taux pourrait marquer une certaine inflexion de la politique de la BCE, qui pourrait tendre vers moins de rigorisme. L’une des principales critiques des économistes vis-à-vis de la politique menée par la BCE durant l’ère Trichet porte notamment sur la politique de l’institution en matière de taux. Au cours de l’été 2008, la BCE avait en effet augmenté ses taux, deux mois avant la faillite de Lehman Brothers. La même chose s’était répétée cette année, lorsque l’institution a relevé ses taux au printemps, deux mois avant la crise du mois d’août.

De fait, Mario Draghi pourrait faire preuve de plus de pragmatisme, suite aux départs conjugués de Jurgen Stark, Axel Weber, et Jean-Claude Trichet, tous trois considérés comme des faucons. Surtout, le nouveau président de la BCE a réaffirmé l’indépendance de l’institution la semaine dernière, avant le sommet de Bruxelles. Il a en effet indiqué que la banque centrale poursuivrait, si le besoin se faisait sentir, ses achats de dette de pays en difficulté. L’Allemagne défendait pour sa part un transfert de cette compétence au FESF. La monétisation de la dette, massivement utilisée outre-Atlantique pour maintenir ses taux bas, est vue par les marchés comme un outil efficace pour faire baisser les tensions sur le marché obligataire des pays fragilisés par la crise de la dette. Cette décision pourrait toutefois avoir, dans l’immédiat, peu d’impact sur l’OAT, et donc sur le marché immobilier. Ce dernier est resté quasi stable après la décision de la BCE. Malgré cette hausse, les banques pourraient s’avérer prudentes dans tout mouvement sur les taux de crédit immobilier, alors que certaines d’entre elles s’apprêtent à initier un important processus de recapitalisation.


 

© 2024 Emprunt Direct - Réalisation IMVE