Nouvelle hausse des taux en mai

Ce réajustement des grilles à la hausse répond aux évolutions intervenues sur les marchés de taux depuis le début de l’année. Le mouvement, d’une amplitude de 5 à 15 points de base, a en effet de nouveau été acté par certains établissements bancaires intégrant une prime de risque au regard des incertitudes liées à l’impact de la guerre commerciale. Toutefois, d’autres acteurs, jusqu’ici moins bien positionnés, ont, eux, abaissé leurs barèmes, sans que ceci n’ait pour l’heure d’impact sur le baromètre général.

Après une baisse des taux directeurs intervenue en mars, le Conseil des gouverneurs de la BCE a décidé une nouvelle fois, courant avril, d’abaisser ses trois taux d’intérêt directeurs de 25 points de base. L’institution francfortoise a souligné que le processus de désinflation était en bonne voie, l’évolution de l’inflation étant restée conforme aux anticipations de ses services. L’inflation globale et l’inflation sous-jacente se sont en effet ralenties en mars. La présidente de l’institution, Christine Lagarde, n’a toujours pas engagé la BCE sur une trajectoire de taux, dans un contexte d’incertitudes, notamment sur le front des prix à l’importation.

Pourtant, le taux d’inflation annuel de la zone euro est, lui, resté stable à 2,2 % en avril par rapport à mars, selon Eurostat. En outre, dans ce contexte toujours heurté, un certain consensus tend à se former sur une nouvelle baisse des taux de 25 points de base en juin. Ceci pourrait constituer, dans l’hypothèse d’une accalmie des tensions commerciales, une pression baissière pour les établissements bancaires, qui pourraient ainsi disposer de nouvelles marges de manœuvre en matière de politique de délivrance de prêts.

« Le marché du crédit immobilier reste ancré dans une certaine forme d’attentisme qui conduit à un prolongement du statu quo intervenu depuis quelques mois. Après une remontée, le mois dernier, des taux souverains européens et français, les banques ont choisi d’adapter leur barèmes à cette nouvelle donne financière. Le pouvoir d’achat immobilier des primo-accédants pourrait, certes, être potentiellement revigoré par l’instauration du PTZ sans conditions de zonage à même d’avoir un impact positif sur l’activité du neuf, mais la hausse des taux de ces dernières semaines, ainsi qu’un nombre croissant d’incertitudes politiques aux niveaux national et international tendent à diminuer la visibilité indispensable à la confiance et aux projections des acquéreurs »,
conclut Alban Lacondemine, président fondateur d’Emprunt Direct.