Le marché du crédit à l'arrêt en Auvergne-Rhône-Alpes

31 mars 2020

Le marché du crédit à l'arrêt en Auvergne-Rhône-Alpes

Depuis le début de l’année, les taux de crédit immobilier étaient orientés à la hausse en Auvergne- Rhône-Alpes au vu des barèmes communiqués par les établissements partenaires d’Emprunt- Direct.com.

Ces relèvements étaient d’une amplitude plus ou moins forte suivant la qualité du profil de l’emprunteur, reflétant l’impact des récentes recommandations du Haut Conseil de stabilité financière qui avaient eu en janvier-février des conséquences importantes sur les processus d’acceptation de prêts de la part des banques. Cette période avait notamment été marquée par un agrandissement de l’écart des conditions appliquées entre les meilleurs profils et les moins qualitatifs.

Depuis le confinement intervenu mi-mars, l’heure est à l’attentisme sur les marchés immobiliers, avec la fermeture des agences et des études notariales. La situation a eu un impact direct sur le marché du crédit à l’habitat, une grande majorité des banques ne souhaitant plus recevoir de nouveaux dossiers. Il faut dire que les établissements financiers se concentrent essentiellement, dans un contexte d’effectifs réduits affectant leur organisation, sur un autre segment de leur activité, le financement des entreprises.

Baromètre Auvergne-Rhône-Alpes mars 2019

Du fait de la paralysie du marché, les taux de crédit n’ont pas évolué d’un mois sur l’autre. « Le confinement a marqué un coup d’arrêt brutal sur le marché de la transaction, ce qui a un impact lourd sur le secteur du crédit immobilier, consécutivement à un début d’année marqué par une plus forte sélectivité émanant des banques. La fermeture des agences immobilières et des études notariales gèle le marché de la transaction, et ce en dépit de la mise en place de solutions numériques qui peuvent permettre de réaliser à la marge certaines transactions déjà en cours », analyse Alban Lacondemine, président fondateur d’Emprunt Direct.

Côté taux, la Banque centrale européenne a lancé il y a quelques jours un nouveau programme d'achats d'actifs de 750 milliards d'euros, qui a calmé certaines tensions apparues après les propos de Christine Lagarde, présidente de l’institution, qui avait déclaré que l’institut d’émission n’était pas là pour « fermer les écarts » de rémunération entre les obligations d'État des pays de la zone euro. Il n’en reste pas moins que l’augmentation massive du volume de dette a un impact sur la perception du coût du risque. Dans les quelques banques acceptant toujours des dossiers, certains établissements ont, il y a quelques jours, annoncé des taux en hausse pour avril. Lorsque le marché repartira, le crédit à l’habitat pourrait reprendre avec des taux appliqués a minima identiques à ceux d’avant crise, voire même plus élevés. Ceci amoindrirait de fait le pouvoir d’achat immobilier. L’impact sur le marché sera variable suivant le temps de confinement et les conséquences induites sur l’économie, et donc sur les revenus des ménages. Mais sans possibilité de gain de pouvoir d’achat immobilier via des taux qui restent très bas, l’épisode pourrait, aux prix d’avant la crise, amoindrir les capacités d’achat des ménages et notamment à Lyon ou Grenoble.

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