09 avril 2010

Taux: la BCE ne change rien

La Banque Centrale européenne a laissé inchangé son principal taux directeur, à 1%.

L'heure n'est pas encore au changement de cap du côté de Francfort. La Banque Centrale européenne, a, pour la onzième fois consécutive, opté pour le statu quo pour ses taux directeurs. Le taux des opérations principales de refinancement, qui fait référence, reste donc à 1%. Une décision qui ne surprendra pas les analystes, les changements de politique de la part de la Banque Centrale faisant la plupart du temps l’objet de préannonces en amont des réunions du conseil des gouverneurs. En outre, les conditions macroéconomiques en zone euro ne sont pour l'heure pas tout à fait réunies pour une hausse imminente des taux.

Reste que certains indicateurs font tout de même l'objet d'une certaine amélioration. Les indices d'activité PMI sont notamment en constante hausse, et l'inflation, qui avait disparu durant la crise financière, réapparait progressivement. A 1,5%, elle est désormais proche de l'objectif moyen-long terme que se fixe la BCE, à 2%.

Dans ce contexte, un durcissement graduel du discours de la BCE pourrait bien se produire dans les prochains mois. Au vu des éléments actuels, elle devrait mettre un terme en octobre à la dernière mesure exceptionnelle de soutien au secteur financier, à savoir ses prêts illimités dans le cadre de ses opérations hebdomadaires. Une fois effacé ce dernier stigmate de la crise financière, l'institution francfortoise pourra hausser le ton, voire même directement procéder à des hausses de taux. Car si l'inflation venait entre temps à dépasser l'objectif moyen terme des 2%, elle modifiera sans nul doute avant la fin de l'été - au moins dans son discours - le biais de sa politique monétaire. Car il ne faut pas penser que la BCE déviera de son mandat initial: la maitrise de l'inflation. Quelle que soit la situation économique de la zone euro, la Banque Centrale ne fera sans doute pas preuve d'hétérodoxie si les prix continuent leur remontée, la crédibilité de la monnaie unique - durement touchée ces derniers temps - étant en jeu.

Sur le front des taux de crédit immobiliers, ceci devrait donc se traduire par une tendance à la stabilisation de ces derniers, déjà observée ces derniers mois. Les baisses éparses observées durant les premiers mois de l'année pourraient donc être les dernières. Il se pourrait même qu'avec la fin de la première grosse période de production de prêts immobiliers, soit en mai-juin, les banques opèrent un léger rattrapage, en vue de récupérer une partie des marges qu'elles ont abandonné ces derniers mois.

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