Stabilisation des taux

28 mai 2020

Stabilisation des taux

Après une hausse des taux intervenue durant les deux derniers mois et qui s’est prolongée sur la première quinzaine du mois courant, les taux de crédit immobilier se sont stabilisés, selon les grilles transmises par les banques partenaires d’Emprunt-Direct.com.

Nombre d’institutions financières, qui avaient fait face à la nécessité urgente de financement des entreprises via la distribution du prêt garanti par l’État aux entreprises, reviennent graduellement sur le marché du crédit à l’habitat.

Une large part des établissements n’acceptait pas, le mois dernier, de demandes de prêt immobilier. Le retour de nombre d’entre eux sur ce segment peut se traduire, ponctuellement, par des ajustements légèrement baissiers sur certains dossiers. Reste que la capacité de traitement, du fait des changements d’organisation intervenus face au confinement, n’est pas revenue à la normale. Le regain de concurrence sur le marché du crédit immobilier se matérialise donc globalement par une stabilité du baromètre général, avec quelques mouvements baissiers de 5 points de base par rapport à avril.

Baromètre Ile-de-France mai 2020

La sélectivité reste toutefois de mise dans le traitement des prêts émanant des banques. Les établissements appliquent en ce sens de manière rigoureuse les recommandations du Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), qui avaient déjà joué assez négativement sur la production de prêt avant la crise du Coronavirus.

« Après le confinement, on constate toujours un amoindrissement des flux entrants par rapport à la même période de l’an dernier, même si on observe depuis deux semaines une reprise graduelle d’activité. Un certain nombre de ménages restent exclus du marché du crédit à l’habitat du fait des recommandations émises en fin d’année dernière par le HCSF. A cela s’ajoute la méfiance de certains établissements vis à vis de secteurs spécifiques comme la restauration, l’événementiel, ou encore l’habillement, suite à la crise du Covid-19 », observe Alban Lacondemine, président fondateur d'Emprunt Direct.

Par ailleurs, la baisse du taux d’usure appliquée depuis le 1er avril dernier par la Banque de France fragilise le financement des prêts d’une maturité supérieure à 20 ans. Celle-ci, couplée à une assurance crédit plus onéreuse pour ce type de maturité et à l’inflation des frais de dossiers bancaires, conduit à l’exclusion d’une part croissante de dossiers. « Si la demande exprimée en immobilier pourrait rester assez forte après cette crise, les conséquences de l’application des critères du HSCF et du taux d’usure devraient se traduire par une nette baisse de la demande transformée. La résorption de l’écart entre la demande exprimée et la demande transformée conditionnera le niveau de production dans les prochaines mois », conclut-il.

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