Pas de changement sur les taux directeurs

04 juin 2015

Pas de changement sur les taux directeurs

Le Conseil des gouverneurs de la Banque Centrale Européenne a une nouvelle fois laissé inchangés les taux directeurs en zone euro, les taux d’intérêt des opérations principales de refinancement, de la facilité de prêt marginal et de la facilité de dépôt s’établissant à, respectivement, 0,05%, 0,30% et -0.20%. 

Le président de l’institution, Mario Draghi, a indiqué que les projections d'inflation avaient été relevées pour l’année en cours à +0.3%. Il a en revanche souligné que celles-ci restaient inchangées pour 2016 et 2017. La politique d’assouplissement quantitatif semble donc produire ses premiers effets positifs en matière de soutien aux prix à la consommation harmonisés, même si, pour l’heure, les perspectives de croissance restent, elles, anémiques. Mais ce redressement de l’inflation observé en mai s’inscrit pour l’heure dans un scénario souhaité par l’institution. Cette dernière veut en effet redresser la trajectoire des prix en direction de son objectif moyen terme des 2% en rythme annuel. 

La BCE a répété une nouvelle fois qu’elle maintiendrait ses achats d'actifs de 60 milliards d'euros par mois jusqu'à la fin septembre 2016, avec pour objectif un retour de l’inflation à proximité de cet objectif. Mario Draghi a en outre indiqué que les risques pour l’économie de la zone restaient orientés à la baisse, mais qu’ils étaient plus équilibrés du fait de la politique non conventionnelle de la banque centrale, mais aussi du fait de la baisse des cours du pétrole et de l’évolution favorable du taux de change. La croissance reste, selon l’institut d’émission, freinée par les ajustements de bilan et la lenteur de la mise en oeuvre des réformes structurelles. La BCE a ainsi un peu abaissé sa prévision de croissance 2017, tout en continuant à tabler sur une croissance de 1.5% en 2015 et de 1.9% en 2016.

S’exprimant sur la hausse des taux longs observée récemment, le président de la BCE a indiqué que, si une plus forte volatilité était à attendre sur ces marchés, les mouvements n’influenceraient pas l'orientation de la politique monétaire. Si elle se confirme, on peut anticiper que la hausse des taux longs aura toutefois, de manière inéluctable, une influence sur la distribution de crédit immobilier, via une hausse des taux appliqués dans les grilles. On peut d’ailleurs relever que des mouvements de faible ampleur sont d’ores et déjà constatés. D’autres éléments comme la perspective d’un accord sur la Grèce pourraient en outre avoir dans les prochains jours une incidence sur les marchés de taux, en diminuant l’aversion au risque, laquelle est traditionnellement favorable à une baisse des taux longs allemands et français. 

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