20 février 2020
Les banques ciblent les meilleurs profils
Après plusieurs mois de hausse, les établissements de crédit semblent stabiliser leurs barèmes de taux de crédit immobilier en février, au vu des premières grilles communiquées par les banques partenaires d’Emprunt-Direct.com.
Excepté des réajustements baissiers limités aux meilleurs profils d’emprunteurs, on ne constate que peu de changements et seulement des mouvements d’une amplitude de 5 à 10 points de base.
On notera que ces tendances baissières sont concentrées sur les excellents dossiers ou sur les maturités courtes pour les très bons dossiers. Pour un ménage disposant d’un excellent profil, les établissements proposent désormais un taux de 0,75% sur une durée de 15 ans, contre 0,85% le mois dernier. De la même façon, sur une durée de 10 ans, une personne présentant un très bon dossier sera à même d’obtenir un taux de 0,80% contre 0,85% en janvier.
« Après trois mois de hausse des barèmes, les banques ont ce mois-ci choisi de maintenir leurs taux pour une large part des emprunteurs, et ont même appliqué des baisses, qu’elles réservent aux meilleurs profils. Le retour des taux négatifs sur les marchés obligataires semble avoir incité certains acteurs à revenir à une production de crédit privilégiant les meilleurs profils. Les établissements choisissent, par ce biais, de maintenir une certaine sélectivité dans leur distribution de crédit à l’habitat. Avec les baisses enregistrées ce mois-ci à destination des meilleurs dossiers, l’écart continue de se creuser entre les taux appliqués aux excellents profils et ceux proposés aux dossiers les moins qualitatifs. Ce mouvement s’observe depuis la remontée des taux initiée à l’automne », note Alban Lacondemine, président fondateur d’Emprunt Direct.
Les banques semblent, en outre, avoir intégré les préconisations du Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) dans leur politique de production, tant pour les crédits nouveaux à l’habitat que pour les rachats de prêts. Celui-ci avait en effet averti, il y a quelques semaines, les banques sur leurs conditions d’octroi de prêt immobilier, notamment sur les crédits réalisés sur une durée supérieure à 25 ans, et sur ceux dans lesquels les remboursements représenteraient plus de 33% des revenus du ménage. Or ce resserrement des exigences touche particulièrement les emprunteurs au profil moins qualitatif, impactant de fait la demande de crédit.