La BCE souffle le chaud et le froid

12 décembre 2016

La BCE souffle le chaud et le froid

Une fois de plus, le conseil des gouverneurs de la Banque Centrale Européenne n’a pas modifié, ce jeudi 8 décembre, ses taux directeurs en zone euro.

Le taux d’intérêt des opérations principales de refinancement reste stable à 0%, de même que celui de la facilité de prêt marginal, qui se maintient à 0,25%, et de la facilité de dépôt, qui demeure négatif, à -0,40%. Les taux s’avèrent inchangés depuis mars dernier.

Les principaux changements ont concerné les mesures non conventionnelles. Avec les premiers signes d’une reprise de l’inflation, les intervenants sur les marchés de taux s’attendaient à une mise au point de l’institution sur le montant mensuel des rachats d’actifs, qui s’élevaient jusqu’ici à 80 milliards d’euros. Une mesure qui pouvait se prolonger jusqu’en mars 2017. La BCE a mis à jour son plan d’action, au regard des dernières évolutions macroéconomiques. 

Beaucoup d’intervenants s’attendaient à une baisse des rachats d’actifs de 80 à 60 milliards d’euros. Mario Draghi leur a donné raison, tout en échelonnant cette mesure. Ce ne sera ainsi qu’à partir de mars que la BCE réduira ses achats mensuels d'actifs à 60 milliards, tout en se laissant une possibilité de rehausser ces montants, si d’aventure les anticipations d’inflation venaient à s’amoindrir de nouveau. Les achats nets d’actifs devraient ainsi continuer à hauteur de 60 milliards d’euros par mois à partir d’avril 2017 et ce jusqu'à fin décembre 2017 « ou au-delà, si nécessaire », indique l’institut d’émission. Si l’amélioration du biais de l’inflation venait à être contrariée, le conseil des gouverneurs pourrait de nouveau accroître le volume des rachats et/ou allonger la durée du programme. La BCE s’attend à un retour à un retour de l’inflation à +1.7% en 2019. L'inflation estimée dans la zone euro avait atteint +0,6% en novembre, son plus haut niveau depuis 31 mois.

Sur le front des marchés de taux, cette baisse des rachats d’actifs tend à confirmer une normalisation très graduelle et mesurée de la politique monétaire, dans une posture bien plus prudente que celle adoptée dès décembre 2013 par la Fed, qui avait opté pour un « tapering » progressif dans son application. Reste que les taux sur les marchés obligataires étaient plutôt orientés à la hausse suite à la conférence de presse de la BCE. Sur le segment du crédit immobilier, ceci devrait, de fait, être graduellement répercuté dans les grilles bancaires dans les prochaines semaines. 

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