La BCE reste accommodante

25 janvier 2018

La BCE reste accommodante

Une nouvelle fois, la réunion du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) n’a pas donné lieu à une quelconque modification des taux directeurs en zone euro. 

Le taux d’intérêt des opérations principales de refinancement reste à 0%, tandis que celui de la facilité de prêt marginal est maintenu à 0,25%, et le taux de la facilité de dépôt à -0,40%. Le dernier mouvement en matière de politique monétaire de la BCE était intervenu durant la réunion d’octobre. Celle-ci avait permis d’acter une baisse de moitié de son programme de rachat d’actifs de 60 à 30 milliards d’euros en ce mois de janvier.

Depuis ce tournant, aucune déclaration majeure n’a véritablement impacté les marchés de taux, même si la baisse des achats de dette ‘core’ en zone euro se traduit immanquablement par une hausse des taux allemands et français. Le président de l’institut d’émission, Mario Draghi, a fait part d’un rythme d'expansion économique solide, qui a accéléré plus que prévu au deuxième semestre 2017. Ceci fait craindre aux marchés obligataires une accélération du processus de sortie de sa politique monétaire ultra- accommodante. Elle a également réaffirmé sa volonté de maintenir les taux inchangés bien après la fin de ses rachats d'actifs, tout en indiquant pouvoir augmenter ces derniers si nécessaire. 

La BCE parait moins préoccupée par la récente appréciation de l'euro que ce qu’attendaient les analystes. Ceci pourrait amplifier le mouvement d’appréciation de la devise et ainsi compromettre une reprise de l’indice des prix à la consommation en Eurozone. Mais cette situation, qui est de nature à affaiblir la pression haussière sur les taux, n’a pour autant pas ralenti la hausse des taux des OAT sur le marché secondaire.

Les acteurs de marché tablent pour l’heure sur une accélération du processus de normalisation de la politique monétaire en zone euro, en dépit du fait que Mario Draghi ait averti que les taux directeurs demeureraient au niveau actuel bien après la fin de ses rachats nets d'actifs qui pourrait intervenir en septembre. Cette nouvelle accélération des anticipations, induite par une nette amélioration des conditions macroéconomiques en zone euro, pourrait à terme conduire, si ce mouvement se prolongeait, à une hausse graduelle des taux de crédit. 

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