La BCE reprend sa politique de quantitative easing

13 septembre 2019

La BCE reprend sa politique de quantitative easing

La banque centrale européenne (BCE) a, au cours de sa réunion du Conseil des gouverneurs de septembre, décidé d’abaisser l’un des taux d’intérêts directeurs en zone euro, à savoir le taux de facilité de dépôt.

Le taux d’intérêt des opérations principales de refinancement reste ainsi à 0%, le taux de la facilité de prêt marginal à 0,25% tandis que le taux de la facilité de dépôt passe de -0,40% à -0,50%. Reste que pour amoindrir l’impact négatif de ce changement sur le secteur bancaire, l’institution a indiqué qu’un système de rémunération des réserves à deux paliers sera mis en place. Une partie de l’excédent de liquidité détenu par les banques ne sera ainsi pas soumise au taux négatif de la facilité de dépôt.

Outre cette évolution en matière de taux, la BCE a par ailleurs fait évoluer son pilotage des anticipations. Le Conseil des gouverneurs a ainsi annoncé que les taux directeurs resteraient « à leurs niveaux actuels ou à des niveaux plus bas jusqu’à ce qu’il ait constaté que les perspectives d’inflation convergent durablement vers un niveau suffisamment proche de, mais inférieur à 2% sur son horizon de projection, et que cette convergence se reflète de manière cohérente dans la dynamique d’inflation sous-jacente ». Or jusqu’ici, ce pilotage s’avérait être plus précis, avec un horizon de temps clairement déterminé : la BCE avait ainsi indiqué en juillet que les taux resteraient « à leurs niveaux actuels, ou à des niveaux plus faibles, au moins pendant le premier semestre 2020 ». Là, c’est clairement le mandat central de la BCE, à savoir le dynamisme en matière d’inflation, qui est remis en centre du jeu, avant le passage de témoin à la prochaine présidente de l’institution, Christine Lagarde.

 

Outre l’abaissement de l’un de ses taux directeurs et la mise en place concomitante d’un système à deux niveaux de rémunération des réserves (tiering), l’annonce majeure est le retour à une politique d’achats nets d’actifs à un rythme mensuel de 20 milliards d’euros à partir du 1er novembre. Elle prévoit ainsi « d’y avoir recours aussi longtemps que nécessaire pour renforcer les effets accommodants de ses taux d’intérêt et d’y mettre fin peu avant de commencer à relever les taux d’intérêt directeurs de la BCE ». La BCE a enfin annoncé un ajustement des conditions du TLTRO pour préserver des conditions de prêt bancaires favorables, assurer la bonne transmission de la politique monétaire et soutenir davantage l'orientation accommodante de la politique monétaire.

En matière de taux de crédit immobilier, les décisions de la BCE accréditent l’idée d’un maintien de taux bas, tout en plaidant pour un ajustement de certaines anticipations. L’ampleur moins importante du programme de rachats d’actifs – à 20 milliards par mois contre une anticipation moyenne de 30 à 40 milliards par mois – et l’absence d’annonce par Mario Draghi sur une prochaine perspective d’augmentation de celui-ci, devraient ainsi permettre de stabiliser à court terme les taux bas déjà proposés par les établissements bancaires en matière de crédit à l’habitat.

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