Pas de changement de cap pour la BCE

10 janvier 2014

Pas de changement de cap pour la BCE

La Banque Centrale Européenne n’a procédé jeudi à aucun changement de politique monétaire. Le Conseil des gouverneurs de l’institution a en effet indiqué jeudi que le taux d’intérêt...

La Banque Centrale Européenne n’a procédé jeudi à aucun changement de politique monétaire. Le Conseil des gouverneurs de l’institution a en effet indiqué jeudi que le taux d’intérêt des opérations principales de refinancement ainsi que ceux de la facilité de prêt marginal et de la facilité de dépôt resteraient à 0,25 %, 0,75 % et 0%.

La Banque Centrale n’a opté ni pour un taux de dépôt des liquidités négatif, ni pour un abaissement très limité de ses taux, alors même qu’un tel geste n’avait été évoqué que par une infime partie d’intervenants de marché. La BCE a simplement rappelé ce qu’elle avait déjà indiqué il y a un mois, en indiquant anticiper que ses principaux taux d'intérêt resteront à leur niveau actuel « voire plus bas » pour une période prolongée.

La Banque Centrale Européenne semble pour l’heure contrainte à un maintien de cette position ultra accommodante en matière de taux d’intérêt. Les risques liés au niveau des prix semblent en effet justifier une telle position : l’inflation reste pour l’heure bien inférieure au niveau moyen terme visé par la BCE, fixé à 2%. Le patron de la BCE a indiqué que la zone euro pourrait connaître une longue période de faible inflation, « suivie par un mouvement graduel de hausse vers des taux d'inflation inférieurs mais proches de 2% ». Ce qui laisse entendre que tant qu’aucune perspective d’évolution à la hausse des prix n’est décelée, cette politique de taux très bas devrait être maintenue.

En matière de crédit immobilier, cette perspective pourrait donner des raisons aux intervenants sur le marché obligataire de tabler pour l’heure sur une relative stabilité des taux des emprunts d’Etat à 10 ans, les fameuses OAT, sur le marché secondaire. Ces derniers n’ont d’ailleurs que très peu réagi aux propos de Mario Draghi et à la décision de la BCE. A un niveau proche des 2.60%, le niveau des taux longs reste bien supérieur à celui qui était le sien en avril 2013.

Or les taux de crédit immobilier n’ont répliqué qu’une partie de cette hausse de près de 100 points de base constatée depuis lors. Le risque d’une impulsion haussière de leurs taux sur ce segment est donc toujours réel. Quelques banques ont d’ailleurs, ces derniers jours, opté pour un relèvement de l’ordre de 5 à 10 points de base de leurs barèmes. Mais en l’absence de toute donnée montrant une amélioration macroéconomique importante en zone euro qui pourrait avoir des effets sur le niveau des prix, et par conséquent sur les taux longs, les banques sont pour l’instant plutôt susceptibles de rester dans une position d’attentisme sur le front de l’évolution de leurs barèmes taux de prêt à l’habitat. 

© 2024 Emprunt Direct - Réalisation IMVE