Le statu quo après la hausse

05 mai 2011

Le statu quo après la hausse

La BCE a laissé sa politique monétaire inchangée, un mois après avoir procédé à un relèvement de ses taux de 25 points de base, soit le premier mouvement en deux ans. Ce statu quo était largement attendu par la plupart des observateurs : dans ses précédents cycles de hausses, l’institution a souvent eu recours à des mouvements espacés de deux mois.

La BCE a laissé sa politique monétaire inchangée, un mois après avoir procédé à un relèvement de ses taux de 25 points de base, soit le premier mouvement en deux ans. Ce statu quo était largement attendu par la plupart des observateurs : dans ses précédents cycles de hausses, l’institution a souvent eu recours à des mouvements espacés de deux mois.

Aussi, les observateurs de marché n’attendaient pas de hausse ce mois-ci du principal taux directeur, le « refi », tout en tablant sur une hausse des taux en juin. La perspective d’une hausse des taux le mois prochain leur semblait d’autant plus acquise que les derniers chiffres en matière d’inflation avaient fait état d’une amplification d’une hausse des prix en zone euro, à 2.8%. Soit un chiffre bien supérieur au niveau des 2%, qui constitue l’objectif moyen terme de la BCE.

Sans doute ont-ils été surpris par la conférence de presse de Jean-Claude Trichet… Car le président de la BCE, si il a indiqué que l’évolution de l'inflation serait « observée de très près » afin de prévenir tout risque sur les prix, n’a à aucun moment parlé de « grande vigilance » vis-à-vis de celle-ci, expression traduisant généralement la volonté de la BCE de remonter ses taux le mois suivant. La majeure partie des observateurs à Francfort ont donc changé leur fusil d’épaule : plus question de parier sur une hausse des taux en juin. On devra donc attendre la prochaine réunion de la BCE pour en savoir plus sur le timing de l’institution.

Cette surprise a eu un impact immédiat sur le marché obligataire : les taux de l’OAT ont ainsi chuté consécutivement au discours de Jean-Claude Trichet. Une large partie des opérateurs sur le marché obligataire avait parié sur une série de trois hausses étalées sur six mois. Ils ont dû ainsi, en urgence, réajuster à la fois leurs anticipations et leurs positions. Au niveau du marché du crédit immobilier, ce changement des anticipations des opérateurs pourrait conforter l’actuelle tendance à la stabilisation observée au niveau des barèmes de taux. Aussi si les établissements bancaires procèdent dans les semaines à venir à des hausses de taux – ce qui est désormais loin d’être assuré – ils ne le feront qu’avec l’unique objectif d’augmenter leurs marges, en vue, notamment, de respecter les futurs ratios des accords de Bâle III.

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